L'expérience de Madjid sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle
Parti sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle avec l’accueil La Pause du Secours Catholique des Hauts-de-Seine, Madjid raconte son expérience en compagnie d’autres marcheurs.
J’ai découvert le chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle un peu par hasard, mais le hasard ne ressemble à rien. J’ai marché souvent, je me souviens, quand j’allais à l’école, il y avait un calvaire tout en haut d’une côte, ensuite, il y avait des marches que j'ai remontées souvent.
Et sur ce chemin, on m’a tendu la main, sur ce chemin de Compostelle, bien entendu.
Parfois, j’ai eu faim, parfois, j’ai eu froid. Un peu comme un Auvergnat qui t’a donné quelques bouts de bois. Et sur le chemin, tu touches, tu écoutes, tu respires. En bref, tu vis.
Dehors, il fait un froid de chien, comme il y a un chien qui a froid et qui crève dehors. Parfois, j’oublie les rêves, je marche pour ceux que j’aime, pour ceux qui sont partis, sur le chemin comme dans la rue et je marche toute la journée, sans savoir où je vais.
De toute les manières, la personne qui part n’est jamais la même que celle qui revient.
J’ai marché beaucoup, parfois, j’ai pleuré. Je n'ai pas été le seul.
Tu te retrouves dans des endroits où tu es déjà venu avec les uns, avec les autres, avec ceux qui sont là et qui sont partis. Mais, je marche pour les uns et pour les autres, surtout pour ceux qui sont partis. Quand le matin, je prends ce lever de soleil, c’est pour tous ceux qui sont partis, pour moi aussi.
Et les rencontres, que t-ont-elles apporté ?
Sur le chemin de Compostelle, tu rencontres des tas de gens, de toutes ethnies, de toutes couleurs. J’ai le contact facile. J’adore converser, chanter, prier, aider et sur ce chemin, tu rencontres des gens de tous horizons qui ont des tas de passions et qui te tendent la main et puis qui t’apportent énormément de choses.
Et plus tu donnes, plus tu reçois. C’est un peu comme le karma, si tu fais du bien dans cette vie-là, dans ta prochaine vie, tu seras bonifié. Ce chemin, quand tu marches, tu regardes vers le haut et quand tu regardes vers le haut, il faut que tu t’arrêtes, sinon tu trébuches, voilà. Là-haut, il y a notre Seigneur, je marche pour lui et puis il m’aide beaucoup.
Comment résumerais tu ce voyage avec les marcheurs ?
Je reçois plus. Si je donne un sucre, j’en reçois dix. Plus tu donnes, plus tu reçois. Tu ne donnes pas pour recevoir, il faut que ça vienne du cœur. Le chemin de Compostelle, ce n’est pas le Club Med, ce n’est pas un club de vacances. C’est là, qu’on apprend à comprendre les gens, l’entraide, le partage… C’est primordial.